L’architecture créole
A l’exemple de sa société est multiple. D’un côté nous trouvons l’architecture publique façonnée par la référence absolue qu’est la métropole, de l’autre l’architecture civile, populaire qui trouve son origine dans les traditions amérindiennes, africaines et européennes.
Malgré la fragilité des matériaux, l’absence d’architectes, les destructions dues aux catastrophes naturelles, la Guadeloupe a su conserver des témoignages de cet art qui structurent encore le paysage.
La Case créole
La case traditionnelle dont le modèle de base se compose de 2 pièces sans couloir s’ouvre sur l’extérieur grâce aux portes fenêtres. Elle mesure 6m sur 3m. Composée d’une ossature en bois assemblée et chevillée, elle possède une toiture en tôle ondulée à deux pans.
Mobile, car construite sur des terres louées, elle est posée sur 4 pierres d’angle plus une centrale l’isolant de l’humidité du sol et la protégeant des termites. En planches ou en essentes, recouverte de roseaux ou de tôles, en bois brut ou peint, en gaulettes à Marie-Galante parfois en dur, la case avec ses nombreuses variantes reste l’élément structurant du paysage guadeloupéen.
La Maison de Maître
L’habitation est un domaine terrien, coeur de l’économie des colonies dont la fonction est la mise en valeur des terres par le travail servile. Elle s’organise sur un modèle type, où l'on distingue la maison de maître, les bâtiments agricoles et les cases à nègres. Si ces structures ont aujourd’hui disparu, la maison de maître souvent demeure. Annoncée par une allée de palmiers, “la grande case” aussi nommée, beaucoup moins somptueuse que les demeures des cotonniers louisianais généralement en bois avec un soubassement de pierre se caractérise dès le 19 ème siècle par sa galerie.
Lieu de passage obligé, bien ventilée elle sert de pièce d’accueil.
Architecte : Ali Tur
Après le terrible cyclone de 1928, Ali Tur, architecte du Ministère des Colonies, à la demande du gouverneur Tellier est chargé de la reconstruction de la Guadeloupe. L’architecte dans l’esprit des idées hygiénistes choisit le ciment armé alors inconnu en Guadeloupe comme matériau. Economique, il est en parfaite adéquation avec les réflexions menées par Ali Tur qui opte pour une architecture imposante respectant les facteurs climatiques dont le style rompt avec la tradition.
Il a laissé son emprunte dans de nombreuses communes en édifiant des bâtiments publics qui ponctuent les paysages urbains.
Le rôle du béton armé
Après la guerre de 1940, l’emploi du béton armé se systématise car ce matériau offre une résistance accrue aux assauts récurents des cylcones.